top of page

Assurance vie : comment gagner de l'argent via les UC obligataires ?

Les facteurs impactant la valeur d'un fonds obligataire

La valeur d'un fonds obligataire ou plutôt d'une obligation varie en fonction de deux facteurs: les taux d'intérêt essentiellement de même maturité que l'obligation elle-même et son spread de crédit. 

Impact des taux d'intérêt

Le prix d'une obligation augmente quand les taux d'intérêt baissent et inversement il diminue quand les taux montent. Or, 99% des fonds obligataires sont acheteurs d'obligations. En conséquence, en période de hausse des taux comme c'est particulièrement le cas depuis 2022, tous ces fonds réalisent des pertes. 

Parallèlement, il faut savoir que plus la maturité moyenne des obligations d'un fonds est importante et plus l'effet d'un même mouvement de taux sera importante sur la valeur du fonds. A ce titre, pour une augmentation de taux de 1% (on parle de 100 bp, passage de 2% à 3% par exemple); la valeur d'une obligation 5 ans baissera d'environ 5% et celle d'une obligation 10 ans de 10%.

Impact du spread de crédit

Le niveau d'un spread de crédit représente la confiance accordée par le marché en la capacité de l'émetteur d'une obligation à la rembourser à terme. Il se calcule comme la différence entre le taux d'intérêt accordé à un émetteur "risqué" et celui accordé à l'émetteur considéré sans risque en Europe à savoir l'Allemagne avec le niveau de rendement de ses Bunds (Obligations d'état allemandes). A titre d'exemple, au moment où ses lignes sont écrites en Octobre 2022, le taux de l'obligation d'état française à 10 ans ( l'OAT pour Obligation Assimilable au Trésor) est de 2,8% tandis que les Bunds allemands rémunèrent 2,2%; le spread de crédit de la dette française à 10 ans est donc de 0,6% soit 60 bp (2,8%-2,2%). 

Au même titre que les taux d'intérêt, une augmentation du spread de crédit d'une obligation fait chuter son prix et à l'inverse une baisse le fait augmenter. En conséquence, sans augmentation des taux d'intérêt, si le marché commence à fortement douter de la capacité d'un émetteur à rembourser ses dettes, la valeur de ses obligations baissera nettement. A titre d'exemple, si le marché commençait à se méfier davantage de la capacité de l'état français à rembourser sa dette, son spread de crédit de 60bp pourra passer à 100 voire 150 bp (au lieu de 60bp en Octobre 2022) ce qui induirait une forte baisse du prix des obligations d'état français.

Les facteurs impactant le niveau des taux d'intérêt et des spreads de crédit

Facteurs impactant les taux d'intérêt

Les taux d'intérêt à long terme (la référence étant le 10 ans émis par l'Allemagne dans la zone Euro) évoluent en fonction de plusieurs facteurs; les 3 principaux étant: la croissance du PIB, le montant de l'inflation et le niveau des taux directeurs de la BCE (Banque centrale Européenne - pour la zone Euro). Ces trois derniers facteurs sont eux-mêmes liés entre eux ce qui complexifie la lecture des liens de causes à effet des 3 facteurs sur le niveau des taux d'intérêt. 

Le graphique suivant montre l'évolution depuis 1999 des taux d'intérêt à 10 ans de la dette française versus celle des taux directeurs de la BCE. Les taux directeurs sont fixés de facto par la banque centrale et sont essentiellement au nombre de 2. D'une part, le taux de dépôt qui représente le taux au jour le jour auquel les banques commerciales de la zone euro pourront se faire rémunérer leurs excédents de trésorerie auprès de la BCE. D'autre part, le taux de refinancement qui représente le taux au jour le jour auquel les banques commerciales de la zone euro pourront emprunter de l'argent (i.e se refinancer) auprès de la BCE.  Ces deux taux conditionnent directement le niveau des taux court terme (< à 1 mois) considérés comme non risqués mais ont également une influence directe sur le niveau des taux longs.

Evolution Taux intérêt francais 10 ans versus Taux directeur de la BCE.png

Ce graphique montre clairement la corrélation positive entre le niveau des taux directeurs de la BCE et ceux des taux long terme sans risque. Le plus souvent, les taux longs sont toujours plus élevés que les taux courts par effet de capitalisation d'une part et en raison du risque plus élevé de défaut des obligations associées d'autre part. 

On constate donc que depuis 1994, les taux d'intérêt à 10 ans ont baissé de façon quasiment continue suite à la baisse continue des taux directeurs. Les deux périodes de hausse des taux directeurs; 1999-2001 correspondant à la forte croissance économique ayant précédé le krach de la bulle internet et 2006-2008 correspondant à la forte croissance économique ayant précédé le krach des "subprimes", ont occasionné une réappréciation des taux longs. Depuis 2015, les taux directeurs ont atteint un quasi plancher avec des valeurs proches de zéro voire légèrement négatives ce qui a entrainé les taux longs vers des plus bas historiques et des niveaux également proches de zéro. Avec la forte reprise économique post "COVID" en 2021 et surtout l'explosion de l'inflation (qui était maitrisée en dessous de 2,5% depuis les années 90), les taux longs ont commencé à vivement remonter. Pour freiner cette inflation, la BCE a commencé à augmenter ses taux directeurs; dynamique qui devrait largement se poursuivre entraînant une prolongation de la hausse des taux longs et donc une baisse de la plupart des fonds obligataires.

Facteurs impactant les spread de crédit

Le spread de crédit d'un émetteur est directement lié à sa santé financière et du dynamisme économique de la zone dans laquelle il réalise son activité. Pour anticiper l'évolution de la valeur d'un fonds obligataire de dettes privées (les dettes privées sont toujours considérées plus risquées que celles des pays développés et sont donc beaucoup plus sensibles au spread de crédit); une anticipation de récession conduira a augmenté les spreads et donc à faire plonger la valeur des fonds tandis que des perspectives de forte croissance économique conduira à faire baisser les spreads et donc augmenter la valorisation des fonds. 

Le graphique suivant illustre parfaitement ce dernier point. Il représente l'évolution moyenne des spreads des obligations "Investment Grade" (échelle de gauche) et "High Yield" (échelle de droite) de Janvier 2018 à Août 2019 aux Etats-Unis. Les titres dit "Investment Grade" sont considérés comme solides avec un risque de défaut faible; en revanche, les titres "High Yield" sont considérés comme risqués (sociétés au bilan fragile); en contrepartie, ils sont beaucoup mieux rémunérés avec un spread de crédit de 250 à 350 bp plus élevé en moyenne.

Evolution spread de credit USA Janvier 2018 Aout 2019.png

D’une part, le graphique montre que les spreads de crédit moyens des titres « Investment Grade » sont beaucoup plus faibles que ceux des titres « High Yield ». En moyenne sur toute la période, le spread des titres « High Yield » est de 250 à 400 bp supérieur à celui des titres « Investment Grade ».

D’autre part, le niveau des spreads évolue beaucoup en fonction de la perception de la santé économique. Les niveaux les plus bas de début 2018 (85 bp[1] pour « l’Investment grade » et 340 bp pour le « high Yield ») correspondent à des indicateurs économiques tous au vert avec la meilleure augmentation des PIB des pays à l’économie avancée en 2017 depuis 2008 (crise des « Subprimes ») [1]. Quant aux niveaux les plus élevés, ils sont atteints en Janvier 2019 (145 bp pour les Investment Grade et 550 bp pour le High Yield) alors que depuis l’automne 2018, les investisseurs mondiaux craignaient le retour d’une récession mondiale pour 2019. 

[1] Source Banque Mondiale : PIB 2016=3,2%; PIB 2017 = 3,6% , PIB 2018= 3,1%PIB 2019=2,8%

Conclusion: comment bien investir en obligations ou fonds obligataire ?

Pour bien investir en obligations, on constate qu'il faut se forger de bonnes anticipations sur de nombreux facteurs. Toutefois, on rappelle qu'un fonds obligataire d'obligations d'état dites souveraines est essentiellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt tandis que les fonds de dettes privées sont sensibles à la fois à la baisse des taux et celle des spread de crédit. En résumé:

- En cas d'anticipation de baisse des taux longs, il est opportun d'investir dans des fonds obligataires souverains. En cas d'anticipation de hausse des taux, il faudrait vendre des obligations ce qui n'est réalisé par aucun fonds obligataire actif. Seuls certains ETF (voir paragraphe dédié aux ETF dans le chapitre "Assurance vie et Actions") permettent d'investir sur la baisse du marché obligataire.

MonassuranceVie.net a veillé à vérifier l'existence de tels ETFs dans le TOP 10 des contrats d'assurance vie qu'elle recommande à la souscription. A titre d'exemple, à mi-Octobre 2022, tous les fonds obligataires à plus de 10 ans ont perdu au moins 16% depuis le début de l'année; or l'ETF LYXOR "double short Bunds" (qui délivre deux fois la performance inverse des obligations d'état allemandes à 10 ans) a pris 42% ! Et ce n'est pas fini !

- En cas d'anticipation de baisse des taux longs voire de leur stagnation mais d'une baisse des spreads de crédit; il est opportun d'investir dans les fonds de dettes privées. Toutefois, il convient de noter que ces deux facteurs évoluent le plus souvent en sens inverse. En effet, en cas de perspective de ralentissement économique, les taux d'intérêt auront tendance à baisser mais les spreads de crédit auront tendance à augmenter; les deux effets s'annulant sur le prix d'une obligation privée. Avec l'arrivée d'une forte inflation depuis 2022, la donne change. Prévoyant un ralentissement économique depuis la fin du printemps 2022, les spreads de crédit augmentent alors que les taux d'intérêt augmentent eux aussi énormément en raison de la forte inflation. 

On s'aperçoit qu'il est assez technique / complexe d'identifier les opportunités d'investissement ou de désinvestissement dans les fonds obligataires. En souscrivant à l'offre de MonassuranceVie.net pour vous accompagner dans la gestion de l'un des contrats sélectionné par notre équipe; tous ces investissements / désinvestissements vous seront recommandés par nos services grâce à notre expertise des marchés. 

bottom of page